Mon beau-père et les ponts

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Lorsque nous, mon beau-père Jacques et moi, avons posé ensemble nos premiers pâtés de sable sur la plage d'Hendaye, mes enfants étaient tout petits. Mais ils n'étaient plus en âge de se "vautrer" à 4 pattes la tête la première dans le sable, ni de lécher goulûment la pelle, ni même de venir piétiner la tour patiemment édifiée.
Ils rêvaient, eux aussi, "d'un autre monde, où les tours seraient rondes et les douves seraient profondes"!

Alors de pâtés en tours, de murs en remparts, de donjons à mâchicoulis à murs d'angles à échauguettes, de pont d'Avignon en pont du Gard, de tacot du début du siècle à la voiture de Batman, il n'y avait qu'un pas, qu'une douve! Nous l'avons franchi, nous l'avons remplie!

Et puis, de  nos constructions imaginaires à l'édification de monuments existants, il n'y avait qu'un fossé à enjamber. Mon beau-père, prend toujours un énorme plaisir à charcher des plans, des photos, dans des vieux livres, sur Internet, et ensemble nous "tassons" le lien entre l'image et la plage.

Comme nos enfants, nous enfants, nous prenons un plaisir particulier à creuser le sable, pour tester nos capacités mais aussi celle de ce matériau à résister aux tortures que nous ou la marée montante lui infligeons.
Alors, à l'aide de couteaux, de petites pelles, d' "outils' taillés dans des cageots, nous taillons, découpons, délicatement, sensibles à la moindre fissure, jusquà ce que nos mains se rejoignent. 

Les visages se posent sur le sable et tentent d'apercevoir l'autre, de l'autre côté.  C'est gagné!


La mer arrive, non "comme un cheval au galop" mais comme l'équipe de rugby des All Blacks rentre sur le stade.. lentement, avec force et détermination, sûre de prendre possession du terrain qui s'offre à elle, quels que soient les obstacles sur son passage, et à son tour, coule sous les arches du pont.
Résistera, résistera pas....