Le Grand Canyon

Publié le par enzo.felix


Ephemère, si c'est le lot de nos constructions de sable sur la plage d'Hendaye, c'est aussi cette émotion ressentie en 1999, aux Etats-Unis. Nous étions partis (ma petite famille comme j'aime l'appeler) pour un long périple à travers les States, de la côte est à la côte ouest. Modes de locomotion, paysages et styles de vie choisis: avion, camping-cars (et quels camping-cars), New-york, Massachusetts, côte californienne, grands parcs et campings.
Ce matin du mois d' août, il faisait encore nuit lorsque nous avons quitté notre camping au nord de Flagstaff. Les enfants dormaient encore au fond de notre hôtel ambulant.
Quelques minutes et miles plus loin, excités par la lutte que nous menions contre le soleil, nous arrivions au bord d'un paysage qui allait être pour moi un des plus beaux qui m'ait été donné de voir!
Le jour pointait son nez, nous réveillions les enfants pour aller nous asseoir au bord du vide. Il faisait frais, doux, personne ne venait se glisser entre nous et l'horizon, la nature se réveillait, paisible. Le Colorado coulait sous nos pieds, un kilomètre plus bas.
Ce sillon, tracé par le temps, nous rendait tout petits, le soleil naissant nous offrait toute l'immensité et la majesté de cette "merveille du monde". Nous remplissions nos poumons de toutes les senteurs environnantes et nos yeux de ce relief généreux.
Le silence était de mise. Je n'avais jamais rien vu d'aussi beau. 
          Le lever du soleil sur le Grand Canyon.

Une heure plus tard, les cars déversaient leurs flots de touristes, armés de leur appareil photo et de leur caméra, qui se battaient et se bousculaient pour être "aux premières loges". Le soleil écrasait  le relief et volait au paysage toute son immensité, ses proportions. Les couleurs douces du matin laissaient la place à une surexposition aveuglante, les senteurs fines du lever du soleil à une odeur de saucisses et de crème de protection.
La magie s'était enfuie!

Mais, à la faveur du soleil couchant, au bord de cette cicatrice naturelle, nos coeurs guéris se remettaient à battre pour un nouveau spectacle grandiose. Les teintes orangées inondaient nos peaux déjà halées, le champagne californien gardé jalousement au frais pouvait couler! Je fêtais mes 40 étés! 

          Quel anniversaire!

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